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Categories:Elisabeth Roudinesco and her gang، Mitra Kadivar’s Liberation Campaign، Psychoanalysis in Freudian Association

Benslama démissionne !

Benslama démissionne !
M. Benslama a annoncé le 22 mars son départ anticipé de ses fonctions de Directeur du Laboratoire de Paris VII. On peut pense qu’à la lecture des conclusions de l’enquête il a jugé qu’il était désormais dans une position intenable. Mais en attendant voici le communiqué de Unidivers pour la manifestation de cet après-midi qui se fera donc sous le signe d’une demi-violence en attendant des sanctions.
 

Paris INTER FAC antisexiste,
28 mars 2019 à 14h, Esplanade Vidal-Naquet 75013 Paris.

RASSEMBLEMENT CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE
Article complet

En décembre dernier le journal Médiapart affirmait que loin d’être des lieux préservés nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes d’abus d’autorité et de dépendance sont au cœur même des fonctionnements institutionnels .

Quelques semaines plus tard le journal révélait que Fethi Benslama président de l’Institut Humanités Sciences et Sociétés (1) de l’Université Paris Diderot membre du conseil scientifique sur les processus de radicalisation rattaché à Matignon est accusé par plusieurs personnes de harcèlement sexuel. Nous dénonçons l’invisibilisation de cette affaire ainsi que le traitement qu’elle suscite en interne notamment dans le département d’études psychanalytiques de Paris 7.

En effet les plaignant-e-s sont silencé-e-s et isolé-e-s par un acharnement universitaire qui inclut notamment la rédaction d’un mail de soutien à Benslama signé par de nombreu-se-s enseignant-e-s tel-le-s que Laurie Laufer et Thamy Ayouch pourtant représentant-e-s d’une psychanalyse féministe et décoloniale.

Nous sommes en effet face à une véritable mafia institutionalisée au sein de laquelle Fethi Benslama activement soutenu par plusieurs enseignant-e-s chercheur-e-s du département de psychologie certains également cités comme étant témoins voire auteurs des mêmes faits contribue à discréditer les plaignantes. Tandis que les personnes ayant témoigné ont subi des pressions et des menaces certain-e-s se sont vu retirer des heures de cours pour le simple motif qu’iels avaient été reconnu-e-s comme des plaignant-e-s. Les boîtes mail de certain-e-s ont été piratées et des spams intimidants de Fethi Benslama ou de noms apparentés ont été reçus.

Les plaignant-e-s ont fait l’objet d’insultes menaces à leurs familles renvois et pressions pour démissionner. Les paroles des plaignant-e-s ont été accueillies à coups de qualifications de contre-vérité calomnie et renvoyées à des stéréotypes de femmes jalouses et frustrées Laurie Laufer explicitant que le fait de ne pas obtenir de poste génère nécessairement des ressentiments (2).

Dans sa majorité le corps professoral a pris parti et perpétue activement cette omerta. Au sein de l’Université les jugements sont effectués par les pair-e-s des accusés. Ces derniers sont autorisés à se défendre accompagnés de collègues ou avocat-e-s tandis que les plaignant-e-s n’ont pas accès à ce droit. Certain-e-s professeur-e-s de manière informelle ont affirmé ne pas pouvoir tenir de position publique par peur des représailles. Les arguments évoqués sont ceux d’une obligation de réserve tant que l’enquête est en cours. Pour autant nous constatons un parti-pris contre les paroles des plaignant-e-s bien loin de tout devoir de réserve.

On voit récemment apparaitre de nombreux collectifs visant à lutter contre le sexisme dans l’enseignement supérieur tels que Fracas.se à l’E.H.E.S.S. Glitter Guerilla à Paris Diderot Fraap E.N.S. Paye ta fac Les salopettes de l’E.N.S. Lyon etc. Ces initiatives témoignent de la nécessité de s’organiser contre le sexisme activement perpétué par les institutions de l’enseignement supérieur.

En effet l’affaire Benslama n’est que le symptôme d’un système patriarcal qui n’exclut évidemment pas l’enseignement supérieur ni la recherche. Des affaires similaires sont récurrentes notamment à Paris Descartes Jussieu Paris Vincennes-Saint-Denis etc.

Nous remarquons pourtant une dangereuse invisibilisation et minorisation des témoignages de personnes victimes de violences sexuelles et sexistes. Les représailles auxquelles sont soumises les victimes incluent un harcèlement institutionnel et de potentielles impossibilités d’étudier de poursuivre ses recherches ou bien même d’enseigner. L’affaire de la Ligue du LOL rappelle que le sexisme et les violences qu’il induit n’épargnent aucun milieu. Nous constatons que plusieurs journalistes liés à l’affaire de la Ligue du LOL ont été suspendus à titre conservatoire par leur direction alors que les enquêtes internes n’ont pas encore démarré.

Bizarrement Paris Diderot n’a prononcé aucune suspension alors que l’enquête a démarré en novembre et que les témoins et plaignant-e-s sont nombreux-euses. A Paris Vincennes-Saint-Denis un appel à témoignages a été lancé par des étudiant-e-s concerné-e-s. Les témoignages ont afflué sans que pour autant aucune mesure n’ait été à ce jour prise par la présidence. L’enseignement supérieur est un milieu propice aux violences sexistes et sexuelles avec de vraies situations à risque que l’on doit urgemment mettre en lumière. Il est grand temps de manifester notre soutien total aux plaignant-e-s et ce dans toutes les institutions où règnent domination masculine harcèlement et intimidation des personnes qui prennent la parole.

Nous appelons donc à un rassemblement massif en soutien à toutes les personnes victimes de harcèlement et autres violences sexistes et sexuelles dans le cadre de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Luttons contre l’invisibilisation et la discréditation des personnes qui prennent la parole.
Manifestons notre soutien à toustes les plaignant-e-s.

Rendez-vous sur l’esplanade Pierre Vidal-Naquet (75013) le jeudi 28 mars 2019 à 14h.

(1) L’I.H.S.S. regroupe les départements d’études psychanalytiques de sociologie et d’histoire et philosophe des sciences de Paris 7.
(2) Article Médiapart Un ponte de la psychanalyse visé par une enquête pour violences sexuelles du 13 décembre 2018 par Lénaïg Bredoux.

Liste des signataires : AIFIA Glitter Guérilla Union des Étudiant.e.s Kurdes de France UEKF Les Étudiantes Kurdes de Paris – JXK Paris GENRE MobiliséEs TRANSGRRRLS Gras Politique Fracas·se Collectif Des Raciné·e·s La BAFFE Witch Bloc Paname Collectif Féministes Révolutionnaires Solidaires Étudiant-es EHESS @solidaires étudiant.e.s saint denis SIAMO Paris Antifa Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM


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  Date of Publish: 3 April 2019