Wednesday June 07 2023

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Categories:Mafia of Psyche، Psychoanalysis in Freudian Association، Questions about the academic diploma of Dr. Mohammad Sanati، Questions about the place of education of Gohar Homayounpour، The curtailed banquet of the Psyche Traders

Mission: to bury the glorious name of Freudian Association

Quelle psychanalyse en Iran?

Le 27 janvier 2011, se tenait une table ronde à l’Institut du Monde Arabe de Paris sur « la psychanalyse au Maghreb et au Machrek ». Etaient conviés différents psychanalystes de pays aux profils variés, de la Syrie à l’Iran, en passant par l’Algérie et la Tunisie. Cette table-ronde faisait suite à la publication d’un numéro spécial de la revue de psychanalyse « Topique » sur ce thème. Comme le mentionne dans son éditorial la directrice de la revue, Sophie de Mijolla, l’introduction de la psychanalyse dans ces pays, bien que d’histoire différente mais d’affinités culturelles proches, suscite un intérêt croissant que révèle l’augmentation des publications dont celle-ci fait l’objet depuis ces dernières années. « Le progrès de la psychanalyse aujourd’hui passe par sa capacité à se développer au contact de cultures éloignées de la Vienne du début du XXe siècle », souligne-t-elle. Confronter les manières dont s’est opérée et se poursuit à l’heure actuelle la psychanalyse, porter le regard de la psychanalyse vers l’extérieur, comprendre comment celle-ci vit en dehors du petit cercle parisien, comment elle est reçue et enseignée : bon nombre de questions qui permettront de comprendre et d’anticiper les futurs développements de ce qui n’est pas toujours considéré comme une science mais qui entend l’être.

Avant de s’intéresser plus particulièrement à la pratique de la psychanalyse en Iran, revenons sur ce qui définit le travail des chercheurs. Celui-ci, et ce quelle que soit la discipline des sciences humaines dont il est question, consiste à interpeler, à détruire des systèmes de représentations relayés dans les opinions publiques qui empêchent d’accéder au réel. Tandis que l’évolution du monde actuel tend à le rendre globalisé, à le faire tomber dans le spectre d’une homogénéisation forcée et abrupte, la psychanalyse replace l’individu dans la relativité de son existence et oblige l’individu quel qu’il soit à interpréter en des termes neufs ce que Freud avait désigné comme le travail de la culture (Kulturarbeit) – comme le rappelle Benjamin Stora dans sa critique du livre La psychanalyse au pays des Saints de Jalil Bennani, psychiatre et psychanalyste à Rabat. [1]

En se questionnant sur l’avènement de la psychanalyse dans un pays autre que celui où elle est née, les chercheurs auront à se confronter à divers points d’achoppement parmi lesquels le développement de l’appareil psychique de l’enfant, la place de la mère et du père dans celui-ci. Mais ce sont également et surtout une interrogation fondamentale sur les concepts psychanalytiques et un regard vers l’avenir qu’ils permettront d’établir.

Entretien avec Madame Esmat Torkghashghaei

 [2]

Quelle a été votre formation, en Iran et en France, pour devenir psychanalyste ?

J’ai commencé des études de psychologie clinique à l’université de Jondishâpour, située à Ahwâz, au sud de l’Iran. Ensuite, je suis allée à l’université de Paris 7 Denis Diderot. J’ai passé les diplômes français en psychologie de la licence au master et obtenu un doctorat en psychanalyse.

Quelle pratique de la psychanalyse avez-vous ?

J’ai été chargée de cours en psychologie dans des universités publiques et privées : l’Université de Téhéran, de Qazvin, l’Université Islamique Azâd de Karaj. En tant que psychothérapeute-psychanalyste, j’ai pratiqué dans trois cliniques privées dont deux étaient attachées l’une à la faculté de psychologie de Téhéran et l’autre à celle de Karaj. Ces cliniques sont l’équivalent en France des centres médico-psychologiques. Je recevais comme patients des enfants, des adolescents et des adultes. C’est ainsi que j’en suis arrivée à m’intéresser plus précisément aux problèmes de développement psychique de l’enfant qui par la suite peuvent endommager la vie adulte.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le développement psychique de l’enfant en Iran ?

Chez la plupart des enfants iraniens, le détachement à la mère se fait tardivement. Le complexe d’Œdipe qui s’effectue, selon les théories freudiennes, de 3 à 5 ans ne commence ici qu’à l’âge de 8 ans. Ce décalage dans la construction de l’appareil psychique de l’enfant engendre des problèmes dans le sens où l’enfant franchit le passage dans le complexe d’Œdipe à une période où il subit parallèlement les premières perturbations dues à l’adolescence. Pour tout enfant, ce sont deux processus complexes à gérer. Aussi, à partir du moment où il y a collision, si je puis dire, entre ces deux étapes de la construction de la vie d’adulte, des problèmes peuvent subvenir et ce à ce moment-là mais aussi plus tard. Car les phénomènes psychiques ont des effets rétroactifs. Cependant, tous les enfants ne réagissent pas de la même manière devant un tel phénomène : certains s’en portent très bien, d’autres moins. Les psychanalystes iraniens remarquent, dans le second cas, des phénomènes de dépression au cours de cette période de la vie de l’enfant. La dépression peut perdurer jusqu’à l’adolescence en raison du fait que l’identification primaire [3] avec la mère ne connait pas de rupture jusqu’à cette période. C’est pourquoi le développement de l’appareil psychique de l’enfant peut connaitre des difficultés à se programmer.

Quels textes de psychanalyse trouvent dès lors un écho particulier aux situations généralement rencontrées en Iran ?

Selon moi, ce sont davantage les théories de Mélanie Klein et de Winnicott qui s’appliquent aux cas iraniens. Je ne suis ni freudienne, ni lacanienne. Ma pratique reprend les théories de chaque psychanalyste selon le cas devant lequel je me trouve. Il est vrai que les écrits de Lacan sont plus difficiles à faire comprendre et à transmettre aux Iraniens.

D’une manière générale, Freud centre ses théories sur le rôle du père dans le développement de la pensée psychique de l’enfant, alors que Mélanie Klein renverse cela et place la mère dans la position la plus importante. Freud part de l’observation de l’enfant entre 3 et 6 ans. Pour Mélanie Klein, c’est de 0 à 6 ans que tout se joue. La place centrale du père intervient chez Lacan dans ce qu’il nomme la fonction du « Nom-du-Père ». Cette culture de la mère, on la retrouve donc surtout chez Klein et chez Winnicott qui reprendra en partie les pensées de la première. En cela, leurs théories peuvent paraitre plus pertinentes pour la culture iranienne.

On constate donc une différence dans les approches psychanalytiques selon la culture, l’importance de celle-ci dans le développement de la pensée psychique. Quelle est l’influence des mythes fondateurs sur l’identité iranienne ?

Ce rôle de mère en tant que position centrale dans la vie de l’enfant dont hérite la femme iranienne d’aujourd’hui provient de la période préislamique, à savoir la période de Zarathoustra et de Mitra. En cela, l’Iran est un pays à part parmi les autres pays orientaux et en particulier les pays arabes. A cette époque, la mère avait une supériorité au regard du père qui ne possédait qu’un rôle tiers. Autrement dit, la femme avait une place bien plus supérieure à celle de l’homme. Dans la culture européenne, la psychanalyse freudienne parle de « horde imaginaire », laissant la mère inactive, alors que cela n’est pas du tout le cas dans la culture iranienne. Le livre du Shâhnâmeh (Livre des rois), écrit par le poète shiite perse Ferdowsi [4] est d’une importance capitale pour l’étude de la psychanalyse en Iran car il puise ses sources dans la tradition mythologique iranienne. Regardons de plus près le mythe de Tahmineh et de Rostam. Tahmineh impose son aspect du père imaginaire à son enfant ; elle projette sa pensée. Or, ce père qui est façonné à l’image d’un père très puissant, ne correspond pas au père réel. Le père réel présente dès lors des signes de défaillance pour l’enfant. Dans le mythe de Rostam et Sohrâb, c’est Rostam le père qui tue, à son insu, le fils, lors d’une bataille. Ce mythe est en quelque sorte à l’opposé du mythe d’Œdipe. Rostam tue également le Prince Esfandiâr sous l’ordre du Roi Ghoshtasb, le père de ce dernier.

L’introduction de la psychanalyse dans des cultures différentes de celle de la culture viennoise de la fin XIXe – début XXe siècle n’est pas qu’une simple adaptation de la vulgate des concepts freudiens et plus tard, lacaniens. De ce point de vue, quelle est la place de l’invention des concepts en psychanalyse ?

La psychanalyse n’est pas un paradigme fermé. Là où la culture se développe, la psychanalyse se développe. Elle a sa propre dynamique et interagit avec la culture. Ses concepts ne s’adaptent pas à 100 % à la culture d’un pays. En Iran, la psychanalyse a été empoisonnée par d’autres courants pseudo-psychanalytiques qui lui ont été postérieurs. Il en a été de même avec la psychologie, empoisonnée un temps par le béhaviorisme et le pavlovisme. Celui-ci commence à perdre sa place parmi la population. L’affaiblissement de ces courants a permis l’ouverture à la psychanalyse qui porte un regard complètement différent à ce qui existait auparavant. Les concepts du Moi et du surmoi ont été très vite compris et assimilés par mes patients iraniens. Idem pour l’identification primaire.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans vos relations avec les cercles psychanalytiques de Paris ?

Il y a parfois des difficultés à faire comprendre aux psychanalystes européens certaines réévaluations que nous souhaitons apporter aux théories, en raison des particularités de notre culture. La capacité d’écouter autrement, d’écouter d’autres choses que celles que l’on a l’habitude de dire est souvent difficile à faire passer. Je me permets de dire cela car je porte deux regards sur la discipline : le regard culturel de l’européenne que je suis devenue et le regard culturel de l’iranienne que je suis.

Comment s’organisent les psychanalystes en Iran ?

La psychanalyse n’est incontestablement pas assez développée en Iran. Pour l’instant, elle n’est pas structurée comme en France. Il faut encore renforcer les institutions. Les pratiques exercées dans le pays sont assez fragmentées : à chaque psy sa pratique ! Le groupe lacanien est très bien organisé en Iran ; c’est celui qui est le mieux organisé : ils ont des ateliers et des programmes précis. [5] Pour ma part, je travaille dans l’association de psychologie sociale iranienne. Il s’agit en quelque sorte d’une psychanalyse culturelle. Mais nous ne sommes pas encore très bien organisés. Nous avons présenté notre démarche et nos recherches dans l’une des usines d’Iran Khodro pour montrer les solutions concrètes que nous apportons. Nous organisons aussi des colloques et des conférences dans des universités publiques d’Iran, comme dans celle de Qazvin où le thème portait sur le complexe d’Œdipe. En septembre, du 27 au 30 septembre 2011, se tiendra un important séminaire sur l’enfance à Shirâz. Il s’agira de présenter le regard de la psychanalyse sur notre société.

Qu’en est-il des publications de psychanalyse en Iran ?

Les ouvrages qu’ils soient de Freud, de Lacan ou de Mélanie Klein, sont de plus en plus traduits mais ils se font encore trop rares sur les rayonnages des librairies. En 2010, ont été traduits en persan Le Malaise dans la culture (1930) et L’avenir d’une illusion (1927) de Freud. Je suis en train de traduire Le développement d’un enfant (1921) de Mélanie Klein.

Quelle est la réception de la psychanalyse dans l’opinion publique ?

La réception est très bonne. L’approche psychanalytique des faits de société se fait de plus en plus. Notre point de vue passe dans les médias et à la télévision. L’ouvrage d’Ali-Rezâ Parmased qui s’intitule La guérison par la psychanalyse est un exemple de cette évolution. Le sujet du livre est général et ne traite pas que de psychanalyse mais un chapitre lui est dédié.

Comment les patients viennent à vous ?

Des personnes qui cherchaient un psychanalyste m’ont été envoyées par le Ministère de la santé iranien ou par les médias nationaux qui avaient entendu parler de mon travail. Cela se fait sinon par le bouche à oreille. Des patients iraniens vivant en Angleterre ou au Japon sont venus me consulter en Iran. D’une manière plus générale, les patients cherchent véritablement à comprendre leurs problèmes ; ils sont très intéressés. Qu’ils soient pauvres ou riches, cela ne fait pas de distinction. Certains préfèrent ne pas avoir à manger mais pouvoir consulter un psychanalyste. La consultation coûte 28 euros et n’est pas remboursée. C’est encore un luxe. Mais malgré cela, des personnes pauvres viennent me voir car elles ont conscience de ne pas aller bien dans leur tête.

Aux côtés de la psychologie, la psychanalyse se développera en Iran de plus en plus. Elle apporte un plus, notamment en ce qui concerne l’éducation, l’attitude à adopter vis-à-vis de ses enfants. Beaucoup d’étudiants cherchent à se former à la discipline. Il faut davantage ouvrir de centres de formations.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous mettons en place une équipe à l’Université de Téhéran dont les recherches s’appuieront sur 1500 patients environ. J’ai demandé à plusieurs universités de soutenir cette recherche. Progressivement, les choses se mettront dans l’ordre.

Notes

[1Article « La psychanalyse au Maroc », Mediapart en date du 11 juin 2008.

[2Docteur de l’Université Paris 7 Denis Diderot.

Psychanalyste, professeur à l’Université de Téhéran, Iran.

Auteur de L’Univers apocalyptique des sectes, une approche pluridisciplinaire, L’Harmattan, Paris, 2009.

[3Cf. les thèses d’Aulagnier.

[4940-1020.

[5Pour plus d’informations : www.psychoanalysis.ir

 http://www.teheran.ir/spip.php?article1443

 

ترجمه انگلیسی گوگل ترنسلیت

What psychoanalysis in Iran?

January 27, 2011, stood a round table in the Arab World Institute in Paris on “Psychoanalysis in the Maghreb and Mashreq.” Were invited psychoanalysts different countries with different profiles, from Syria to Iran, through Algeria and Tunisia. This roundtable followed the publication of a special issue of the journal Psychoanalytic “Topical” on this subject. As stated in its editorial director of the magazine, Sophie Mijolla, the introduction of psychoanalysis in these countries, although different story but close cultural affinity, a growing interest revealed by the increase in publications of which it is subject in recent years. “Progress of psychoanalysis today depends on its ability to grow in contact with distant cultures of the Vienna of the early twentieth century,” she says. Confronting the ways took place and continues today psychoanalysis bring the look of psychoanalysis outward, how she lives outside the small Parisian circle, how it is received and taught: many of the issues that will understand and anticipate future developments which is not always considered a science but meant to be.

Before looking specifically to the practice of psychoanalysis in Iran back on what defines the work of researchers. This one, and whatever the discipline of the humanities in question is to interpellate, destroying the representations of turns in public opinion that prevent access to the real. While the evolution of the modern world tends to make globalized to make him fall in the spectrum of a forced and abrupt homogenization, psychoanalysis places the individual in the relativity of existence and forces the individual what he either to interpret new words what Freud referred to as the work culture (Kulturarbeit) – as recalled Benjamin Stora in his review of the book psychoanalysis in the land of Saints Jalil Bennani, a psychiatrist and psychoanalyst in Rabat. [1]

By questioning the advent of psychoanalysis in a country other than where it was born, researchers will have to confront various stumbling blocks including the development of the mental apparatus of the child, instead of mother and father in it. But it is also and above all a fundamental question on psychoanalytic concepts and a look toward the future they will establish.

Interview with Mrs Esmat Torkghashghaei

[2]

What was your training, Iran and France, to become a psychoanalyst?

I started clinical studies in psychology at the University of Jondishâpour, located in Ahwaz, southern Iran. Then I went to the University of Paris 7 Denis Diderot. I spent the French psychology degrees from bachelor to master and obtained a doctorate in psychoanalysis.

What practice of psychoanalysis are you?

I was a lecturer in psychology at public and private universities: the University of Tehran, Qazvin, the Islamic Azad University of Karaj. As a psychotherapist, psychoanalyst, I practiced in three private clinics two of which were attached to one of Tehran Faculty of Psychology and the other that of Karaj. These clinics are the equivalent in France of mental health centers. I received as child patients, adolescents and adults. This is how I came to be interested more specifically to mental development problems in children who subsequently can damage adulthood.

What interested you in the mental development of children in Iran?

In most Iranian children, posting to the mother is late. The Oedipus complex is performed, according to Freudian theories, 3 to 5 years begins here at the age of 8 years. This shift in the construction of the child’s psychic apparatus creates problems in the sense that the child crosses the passage through the Oedipus complex at a time when it undergoes parallel the first disturbances in adolescence. For any child, two complex processes to manage. Also, from the time when there was a collision, so to speak, between these two stages of the construction of adulthood, problems can meet and at that time but later. Because psychic phenomena have retroactive effect. However, all children do not react the same way to such a phenomenon: some will do very well, others less. Iranian psychoanalysts notice, in the second case, the phenomena of depression during this period of life of the child. Depression can persist through adolescence due to the fact that the primary identification [3] with the mother knows no breaking up this time. This is why the development of the child’s psychic apparatus can know trouble is programmed.

What psychoanalytic texts are therefore particularly popular with situations typically encountered in Iran?

In my view, it is more the theories of Melanie Klein and Winnicott that apply to the Iranian case. I am neither Freud nor Lacan. My practice includes the theories of each analyst as the case before whom I am. It is true that the writings of Lacan are more difficult to understand and convey to the Iranians.

In general, his theories center Freud the father’s role in the development of psychic thought of the child, while Klein reverses it and puts the mother in the most important position. Freud starts from the observation of the child between 3 and 6 years. For Melanie Klein is from 0 to 6 years all happens. The centrality of the father intervenes in Lacan in what he calls the function of the “Name of the Father.” This culture of the mother, it is so concentrated among Klein and Winnicott who will take part in the thoughts of the former. In this, their theories may seem more relevant to the Iranian culture.

There is therefore a difference in the psychoanalytic approaches according to culture, the importance of the latter in the development of psychological thought. What is the influence of the founding myths of Iranian identity?

This Mother’s role as a central position in the life of the child whose Iranian woman inherits today comes from the pre-Islamic period, ie the period of Zarathustra and Mitra. In this, Iran is a country apart from the other Eastern countries, particularly Arab countries. At that time, the mother had superiority in terms of the father who had only a third part. In other words, the woman had a much superior way to that of humans. In European culture, Freudian psychoanalysis speaks of “imaginary horde”, leaving the inactive mother, while this is not the case at all in the Iranian culture. The Book Shâhnâmeh (Book of Kings), written by the Persian poet Ferdowsi Shiite [4] is of paramount importance for the study of psychoanalysis in Iran because it draws its sources in the Iranian mythological tradition. Let’s look at the myth of Tahmineh and Rostam. Tahmineh imposes its appearance of imaginary father his child; she projects her thoughts. Now this father who is fashioned in the image of a powerful father, does not match the real father. The real father has since signs of failure for the child. In the myth of Rostam and Sohrab, it is the father who kills Rostam unwittingly, son, during a battle. This myth is somewhat the opposite of the Oedipus myth. Rostam also kills the Prince Esfandiar by order of King Ghoshtasb, the father of the latter.

The introduction of psychoanalysis in cultures different from that of the Viennese culture of the late XIX – early XX century is not a simple adaptation of the Vulgate Freudian concepts and later Lacanian. From this point of view, what is the place of the invention of psychoanalysis concepts?

Psychoanalysis is not a closed paradigm. Where culture develops, psychoanalysis develops. It has its own dynamic and interacts with culture. His concepts do not fit 100% to the culture of a country. In Iran, psychoanalysis was poisoned by other pseudo-psychoanalytic currents were after him. It was the same with psychology, poisoned time by behaviorism and pavlovism. It begins to lose its place among the population. The weakening of these currents allowed the opening to psychoanalysis bringing a completely different look to what existed before. The concepts of ego and superego were quickly understood and assimilated by my Iranian patients. Ditto for primary identification.

What challenges do you face in your relationships with psychoanalytic circles of Paris?

He sometimes has difficulty understanding the European psychoanalysts some revaluations that we wish to bring to the theories, because of the peculiarities of our culture. The ability to listen differently, to listen to other things than we usually say is often difficult to convey. Let me say this because I wear two looks on discipline: cultural regard to the European I became and the cultural view of the Iranian I am.

How to organize psychoanalysts in Iran?

Psychoanalysis is decidedly not sufficiently developed in Iran. For now, it is not structured as in France. It should also strengthen institutions. The practices carried out in the country are quite fragmented: each psy practice! Lacanian group is very well organized in Iran; it is one that is better organized: they workshops and specific programs. [5] For my part, I work in the Iranian social psychology association. This is sort of a cultural psychoanalysis. But we are still not very well organized. We have presented our approach and our research in one of the factories of Iran Khodro to show the practical solutions we provide. We also organize seminars and conferences in public universities of Iran, as in that of Qazvin where the theme was about the Oedipus complex. In September, 27 to 30 September 2011, will be held a major seminar on childhood to Shiraz. It will present the look of psychoanalysis on society.

What psychoanalytic publications in Iran?

The works whether Freud, Lacan and Melanie Klein, are increasingly translated but they are still too rare on the shelves of bookstores. In 2010, was translated into Persian culture The Discontents (1930) and The Future of an Illusion (1927) Freud. I’m trying to translate the development of a child (1921) Melanie Klein.

What is the reception of psychoanalysis in public opinion?

The reception is very good. The psychoanalytic approach social facts is growing. Our view going on in the media and on television. The work of Ali Reza Parmased entitled Healing through psychoanalysis is an example of this evolution. The subject of the book is general and does not address that psychoanalysis but a chapter dedicated to it.

How do patients come to you?

Persons seeking a psychoanalyst were sent to me by the Iranian Ministry of Health or by the national media who had heard of my work. If this is done by word of mouth. Iranians of patients living in England or Japan came to consult me in Iran. More generally, patients truly seek to understand their problems; they are very interested. Whether rich or poor, it does not distinguish. Some prefer not to have to eat but to consult a psychoanalyst. The consultation costs 28 euros and is not reimbursed. It is still a luxury. Despite this, poor people come to me because they are aware of not going well in their head.

Alongside psychology, psychoanalysis will grow in Iran more. She brings a plus, especially with regard to education, the attitude to adopt vis-à-vis its children. Many students seek education discipline. We need more open training centers.

What are your next projects?

We set up a team to Tehran University whose research will be based on approximately 1,500 patients. I asked several universities to support this research. Gradually, things will in order.

Notes

[1] Article “Psychoanalysis in Morocco,” Mediapart on 11 June 2008.

[2] Doctor of the University Paris 7 Denis Diderot.

Psychoanalyst and professor at the University of Tehran, Iran.

Author of The Universe apocalyptic sects, a multidisciplinary approach, L’Harmattan, Paris, 2009.

[3] See the arguments of Aulagnier.

[4] 940-1020.

[5] For more information: www.psychoanalysis.ir


shortlink:
https://freudianassociation.org/en/?p=52

  Date of Publish: 11 February 2016