Enseignement de la passe
Mardi 9 décembre 2014, à 21h
Local de l’ECF – 1, rue Huysmans – Paris 6e
L’empire de la responsabilité à la fin de l’analyse
Soirée proposée par Anaëlle LEBOVITS-QUENEHEN et animée par Jean-Daniel MATET
Avec la participation de Marie-Hélène BLANCARD, Bruno DE HALLEUX, Michèle ELBAZ, Danièle LACADEE-LABRO, Anaëlle LEBOVITS-QUENEHEN, Bernard PORCHERET

Pour donner une définition minimale de la notion de responsabilité, prenons ce terme en son sens étymologique, comme ce dont il s’agit de répondre. Avec la découverte freudienne, « l’empire de la responsabilité s’étend jusqu’à l’inconscient » augmentant considérablement le domaine de l’éthique de ce fait. C’est le sens de la lex freudiana, telle que Jacques-Alain Miller pouvait la formuler dans ses Lettres à l’opinion éclairée : « Ce que tu as voulu et que tu ignores, ce sont les conséquences de tes actes qui te l’apprennent ». Dans le discours analytique, il s’agit donc d’abord de se faire responsable des conséquences de ses actes, mais peut-être aussi de ses absences d’actes pourvu seulement qu’elles aient, elles aussi, quelques conséquences. Responsable, le sujet de l’inconscient l’est encore essentiellement de ce qui le fait souffrir, qu’il y prenne ou non sa part – et c’est là un point paradoxal. Pourvu qu’il se plaigne de quelque chose, il y est – même si la question demeure de savoir comment et dans quelle logique.
Le terme d’une analyse ne saurait démentir ces quelques considérations, mais la responsabilité s’y accroit peut-être encore davantage. Le dernier enseignement de Lacan, en mettant l’accent sur les incidences de lalanguesur le corps, et les jouissances qui l’habitent en deçà du fantasme découvre un pan de l’existence dont il s’agit pourtant, lui aussi, de se faire responsable. Mais en quel sens peut-on alors encore parler de responsabilité à ce propos ? Et sur quel mode se faire responsable de ce qui excède les limites du discours et du semblant ? Ces questions semblent d’autant plus cruciales que c’est au point, touchant au joint « le plus intime de sentiment de la vie », toujours à reconquérir en son fond, que s’origine tant la fin de l’analyse que l’acte analytique attendu de celui qui prétend occuper la fonction d’analyste. Pour explorer ces quelques points, avec l’ensemble des AE de l’ECF en exercice, la prochaine soirée de la passe se penchera sur « l’empire de la responsabilité à la fin de l’analyse ».