La civilisation du corps et son malaise
Trois soirées vers le Xème congrès de l’AMP L’inconscient et le corps parlant
Le corps n’est pas une évidence, ne serait-ce que parce que le regard ne peut le saisir dans sa totalité, que l’image du miroir est un leurre et que les mots ne suffisent pas à dire ou à traduire l’ensemble des phénomènes et des émotions qui s’y produisent. Au mieux donc, selon Lacan, le corps consiste, il tient. Nous n’avons, dit-il, idée de notre corps que comme peau retenant dans son sac un tas d’organes. La jouissance de l’Eros le sublime, la jouissance de Thanatos le morcèle.
Où en sommes-nous en ce XXIe siècle, celui-là même où s’exhibe un corps que le sujet tente d’affranchir pour mieux en saisir la jouissance ? L’impératif moderne ne réclame-t-il pas la séparation du sujet et du corps ? En attestent des pratiques telles le porno ou le parfait partenaire qu’offre Internet. Mais aussi, l’usage du corps en pièces détachées, tailladé, remodelé et recousu, re-fabriqué. C’est dire que prenant cette civilisation en considération, la psychanalyse change. « Comment mieux dire que nous avons le sentiment du nouveau et avec lui, la perception de l’urgence, de la nécessité d’une mise à l’heure ? »۱ A l’heure du corps qui « change de registre »۲, interrogé à son tour, il se fait « corps parlant»۳, « mystère du corps parlant »۴.
Francesca Biagi-Chaï
Rédactrice en chef d’Horizon
Publication de l’Envers de Paris
Notes
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تاریخ انتشار: ۴ فروردین ۱۳۹۴، ساعت: 21:29